La Pierre-Papier vs. la Bourse

Si elle n’offre pas les mêmes rendements que la bourse, la pierre-papier est un des placements les plus compétitifs sur longue période et peut faire valoir un argument de taille : il s’agit d’un placement très peu volatile qui génère des revenus stables.

D’après une étude de l’Institut de l’épargne immobilière et foncière (IEIF), qui a comparé sur 40 ans (1975-2015) les performances de différents placements, l’immobilier tire son épingle du jeu avec son profil de risque intermédiaire. Parmi les classes d’actifs qui sortent du lot, l’or, bien sûr, qui confirme son statut de valeur refuge, mais aussi les SCPI. D’après l’IEIF, les sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) présentent « un niveau de volatilité très limité, inférieur à celui des actifs immobiliers "physiques" et souvent proche de celui des obligations, voire même inférieur sur courte période (2010-2015) ».

Pierre-papier et bourse : des points communs…

Cette étude met en évidence un taux de rentabilité interne (TRI) de 6,5% pour les SCPI contre 9,6% pour les actions. Un rendement légèrement plus bas, donc, avec en contrepartie un niveau de volatilité très inférieur. Face à l’effondrement des rendements des placements traditionnels et/ou réglementés, comme le livret A ou l’assurance vie, accepter une part de risque pour rémunérer son épargne est devenu un passage obligé pour les investisseurs. Dès lors, quel arbitrage réaliser entre la pierre-papier, catégorie de placements à laquelle appartiennent les SCPI, et la bourse ?

Si on met de côté la question du rendement qui, on l’a vu, dépend étroitement de l’aversion au risque, on peut lister plusieurs points communs entre la pierre-papier et la bourse :

• Ce sont tous deux des placements contrôlés. L’Autorité des marchés financiers (AMF) est chargée de viser un certain nombre de documents comme la notice d’information et veille plus généralement sur le respect des règles de protection des épargnants, pour la pierre-papier comme pour la bourse.
• Ce sont tous deux des placements transparents. Dans le cas de la pierre-papier, par exemple, l’épargnant a accès au rapport annuel mis par la société dans laquelle il a investi et peut participer à l’assemblée générale.

…Et des différences qui font pencher la balance

Là où la pierre-papier marque des points par rapport à la bourse, c’est en valorisant deux atouts essentiels. D’abord, les SCPI servent un rendement globalement stable dans le temps. Au risque de nous répéter, la volatilité est extrêmement faible sur ce type de placement. Cela est particulièrement vrai pour les SCPI qui détiennent des actifs de qualité, notamment en région parisienne ou dans les principaux centres d’affaires. Ensuite, la pierre-papier offre une meilleure mutualisation des risques. En investissant dans une SCPI, l’épargnant ne détient pas un seul bien, mais une ou plusieurs parts dans une société qui en possède des dizaines. Certaines SCPI possèdent même un patrimoine mixte composé de bureaux et de logements.

Pour conclure, il convient de ne pas opposer la pierre-papier et la bourse qui sont deux placements complémentaires. Les SCPI sont un moyen attractif de diversifier son portefeuille en y incluant une poche immobilière. Et puis, c’est déjà faire de la bourse car il ne faut pas oublier qu’il existe trois types de produits : les SCPI, les OPCI grand public… et les SIIC (sociétés d’investissement immobilier cotées). Cependant, la meilleure manière d'optimiser ses placements et de mutualiser les risques, c'est bien la diversification. Il ne faut pas mettre tous ses oeufs dans le même panier et se positionner à différents moments de marché !

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