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Comprendre la rĂšgle des 4% : lâindispensable pour tout investisseur

Dans lâunivers de la planification financiĂšre et de la retraite, la rĂšgle des 4 % occupe une place centrale. Elle est souvent prĂ©sentĂ©e comme une boussole simple pour dĂ©cider du montant Ă retirer dâun portefeuille chaque annĂ©e, tout en prĂ©servant les capitaux pour la durĂ©e de vie. Mais derriĂšre cette idĂ©e sĂ©duisante se cachent des hypothĂšses, des limites, des adaptations Ă faire selon les marchĂ©s et le profil de risque. Cet article propose une exploration approfondie de la rĂšgle des 4 % : ses origines, son fonctionnement, ses forces et faiblesses, des variantes possibles, et des conseils pour lâutiliser de façon raisonnĂ©e.
Origines et fondements de la rĂšgle des 4 %
GenÚse et étude Trinity
La rĂšgle des 4 % est souvent associĂ©e Ă Â William Bengen, qui, dans les annĂ©es 1990, publia une analyse fondĂ©e sur les rendements historiques des marchĂ©s amĂ©ricains et conclut quâun retrait initial de 4 % de la valeur dâun portefeuille (actions + obligations), ajustĂ© ensuite selon lâinflation, avait de trĂšs bonnes chances de permettre au portefeuille de durer 30 ans. Par la suite, lâĂ©tude Trinity (1998) â menĂ©e par trois professeurs de finance de lâUniversitĂ© de Trinity â est venue renforcer cette approche en testant diffĂ©rents scĂ©narios historiques sur des portefeuilles actions-obligations et divers horizons. Elle montra que des taux de retrait de 3 % Ă 4 % avaient un taux de rĂ©ussite Ă©levĂ© pour des portefeuilles dominĂ©s par les actions. LâĂ©tude Trinity retient quâau premier retrait, on prĂ©lĂšve 4 % de la valeur du portefeuille, puis on ajuste chaque annĂ©e ce montant en fonction de lâinflation (indice des prix Ă la consommation). Si le portefeuille ne sâĂ©puise pas avant lâhorizon (souvent 30 ans), câest un succĂšs pour la stratĂ©gie.
HypothĂšses sous-jacentes
La rĂšgle repose sur plusieurs hypothĂšses implicites, dont :
- un portefeuille diversifié entre actions et obligations ;
- une période de décaissement prédéfinie (souvent 30 ans) ;
- des marchés dont les rendements suivent les patterns historiques ;
- un ajustement annuel du retrait selon lâinflation pour prĂ©server le pouvoir dâachat ;
- une discipline de retrait constante, sans tentation de piocher davantage lors de bonnes années, ni réduire drastiquement en mauvaise année.
Ces hypothÚses font que la rÚgle des 4 % est un bon point de départ, mais nécessite des ajustements dans la pratique.

Fonctionnement concret et mathématiques simplifiées
Mécanisme de retrait
Voici le mécanisme de base :
- Ă lâannĂ©e 1, retirer 4 % de la valeur du portefeuille (par exemple, si le portefeuille vaut 500 000 âŹ, retirer 20 000 âŹ).
- Les annĂ©es suivantes, augmenter ce montant selon le taux dâinflation (par exemple +2 % si lâinflation est de 2 %).
- Si la valeur du portefeuille baisse, le retrait reste le mĂȘme (ajustĂ© pour lâinflation) â ce qui peut accĂ©lĂ©rer lâĂ©rosion du capital si les marchĂ©s subissent de fortes baisses prolongĂ©es.
- Si la valeur remonte, le retrait suit mĂ©caniquement lâinflation mais ne « monte » pas davantage (sauf adaptation volontaire).
Cette mĂ©thode vise Ă maintenir le pouvoir dâachat au fil du temps, tout en cherchant Ă ce que le capital dure â idĂ©alement pendant toute la durĂ©e de la retraite.
Limite du capital et « échec »
Si un retrait ajustĂ© dĂ©passe la capacitĂ© du portefeuille Ă se redresser (aprĂšs rendements nĂ©gatifs prolongĂ©s), on peut arriver Ă un épuisement du capital avant la durĂ©e souhaitĂ©e. Dans lâĂ©tude Trinity, on considĂšre que la stratĂ©gie « Ă©choue » si, Ă un moment, la valeur tombe Ă zĂ©ro avant la fin de la pĂ©riode prĂ©vue. Les critiques soulignent aussi que la rĂšgle ne garantit pas de prĂ©server le capital â elle permet de consommer une part sans le ruiner prĂ©maturĂ©ment, selon les conditions de marchĂ©.
Forces, limites et critiques
Pourquoi la rĂšgle des 4 % est utile
- SimplicitĂ© : câest un repĂšre facile Ă expliquer et Ă retenir.
- Historique favorable : sur de nombreuses simulations basées sur les marchés américains, ce taux a tenu la plupart du temps.
- Discipline : elle impose une approche prudente, évitant les retraits excessifs impulsifs.
- Point de dĂ©part pour adaptation : elle peut servir comme base avant dâajuster selon le contexte (Ăąge, horizon, marchĂ©, tolĂ©rance au risque).

Critiques et défis
- Contexte de taux faibles / rendements futurs incertains:  Dans les dĂ©cennies rĂ©centes, les taux dâintĂ©rĂȘt bas ou les perspectives de rendement plus modestes rendent la rĂšgle moins robuste quâauparavant.
- Durées plus longues pour une retraite anticipée :  Si la période de retrait doit durer 40 ans ou plus (retraite précoce), 4 % peut apparaßtre comme trop élevé.
- HypothĂšse dâinflation stable :  Lorsque lâinflation est volatile ou Ă©levĂ©e, ajuster les retraits peut poser des dilemmes : retirer trop en mauvaises annĂ©es, ou trop peu et perdre du pouvoir dâachat.
- VolatilitĂ© et sĂ©quence des retraits :  Si les premiĂšres annĂ©es de la retraite rencontrent des rendements nĂ©gatifs, le capital peut ĂȘtre fortement entamĂ©, rendant la stratĂ©gie fragile (effet « sĂ©quence des rendements nĂ©gatifs »).
- AsymĂ©trie des marchĂ©s gĂ©ographiques / frais / fiscalitĂ© :  Les Ă©tudes dâorigine correspondent aux marchĂ©s amĂ©ricains, avec certaines hypothĂšses fiscales et de frais. Dans dâautres pays (Europe, France, etc.), ces paramĂštres peuvent altĂ©rer la faisabilitĂ©.
- Absence dâajustement dynamique :  La rĂšgle est rigide â elle ne tient pas compte des circonstances changeantes (besoins urgents, dĂ©penses exceptionnelles, variation de rendement).
Des travaux rĂ©cents proposent des modĂšles plus sophistiquĂ©s. Par exemple, une Ă©tude de 2025 propose de dĂ©river un taux de retrait optimal Ă partir de distributions stochastiques de rendement plutĂŽt que de sâen tenir Ă un taux fixe (â 4 %).
De plus, certains auteurs cĂ©lĂšbrent lâidĂ©e dâun retrait « adaptatif » : diminuer les retraits en pĂ©riode de marchĂ©s dĂ©favorables, et les relĂącher lorsque la valeur du portefeuille monte (mais sans excĂšs).
Variantes et ajustements possibles
Taux moins agressifs : 3 % ou 3,5 %
Pour plus de sĂ©curitĂ©, certains prĂ©conisent dâadopter 3 Ă 3,5 % comme taux initial, notamment dans les environnements de taux bas ou si la retraite sera longue. Cela rĂ©duit le risque dâĂ©puisement prĂ©coce du capital.
Stratégie « seuil / plancher »
PlutÎt que de suivre strictement un retrait ajusté mécaniquement, on peut définir :
- un plancher minimal en cas de mauvaise conjoncture (réduire légÚrement les retraits) ;
- un seuil maximal en cas de bonne performance (capper les retraits).
On peut ainsi limiter les excÚs dans les cycles de marché.
Retraits dynamiques (par formule)
Certaines approches utilisent des formules plus complexes qui adaptent le retrait selon la valeur du portefeuille, la volatilitĂ© ou le ratio de couverture. LâidĂ©e est de prĂ©voir un retrait « optimal » qui Ă©volue, plutĂŽt quâun simple ajustement Ă lâinflation.
Retraits en pourcentage fixe
Une méthode plus conservatrice consiste à retirer chaque année un pourcentage fixe de la valeur du portefeuille (par exemple 3 ou 4 %) sans ajustement inflation, ce qui réduit les risques en cas de baisse sévÚre.
Ajustements liĂ©s Ă lâĂąge ou au portefeuille restant
Un retrait progressif : diminuer le pourcentage de retrait aprĂšs certains Ăąges (ex. 75 ans) ou si le portefeuille est fortement rĂ©duit. Cela permet dâadapter la consommation Ă la rĂ©alitĂ© du capital subsistant.
Application pratique dans un contexte français / européen
Particularités du contexte européen
- Les rendements historiques amĂ©ricains ne se traduisent pas directement en Europe ou en France en raison dâun contexte de taux dâintĂ©rĂȘt diffĂ©rent, de fiscalitĂ©, de frais de gestion.
- Les contraintes fiscales, les prĂ©lĂšvements sociaux, les rĂšgles dâimposition europĂ©enne doivent ĂȘtre intĂ©grĂ©s.
- Lâenvironnement Ă©conomique (croissance, inflation, rendement obligations) est plus faible quâhier dans de nombreuses zones.
Adaptations recommandées
- Baisser le taux initial (3 Ă 3,5 %) si lâhorizon de retraite est trĂšs long ou si la tolĂ©rance au risque est faible.
- Utiliser un portefeuille diversifié (ex : actions européennes/monde, obligations, actifs divers) pour réduire la dépendance à un seul marché.
- Revoir les retraits pĂ©riodiquement (tous les 2â3 ans) selon performance et situation.
- Envisager un mĂ©canisme de retrait minimum / retrait maximum modĂ©rĂ© pour modĂ©rer lâimpact des extrĂȘmes du marchĂ©.
- ConsidĂ©rer lâimpact des frais, impĂŽts et contraintes de change si des actifs internationaux sont prĂ©sents.
Quand et comment utiliser la rĂšgle des 4 %
Scénarios favorables
- Retraite classique avec horizon de 25 Ă 35 ans.
- Portefeuille diversifié avec historique de performance raisonnable.
- VolontĂ© dâun repĂšre simple pour calibrer un plan de dĂ©caissement.
Scénarios à éviter
- Retraite anticipée avec horizon de 40 à 50 ans.
- Portefeuille trÚs concentré ou trÚs faible rendement anticipé.
- Conditions de marché trÚs défavorables ou inflation forte prolongée.
Bonnes pratiques
- Revoir annuellement ou tous les quelques années le retrait à la lumiÚre de la performance réelle.
- Ătre prĂȘt Ă ajuster le taux de retrait si le portefeuille subit des pertes importantes.
- Prévoir une marge de sécurité (ex : commencer avec 3,5 % au lieu de 4 %).
- Diversifier les sources de revenu (immobilier, revenus réguliers, rente retardée) pour limiter la pression sur le portefeuille.
- Faire des simulations de âstress testâ pour vĂ©rifier le comportement du portefeuille dans des scĂ©narios extrĂȘmes (crises, inflation, faible rendement).

Tableau récapitulatif : Comparaison de stratégies
StratĂ©gie / Variante | Taux initial (approx.) | Ajustement inflation | Robustesse en marchĂ© faible | FlexibilitĂ© | Type dâhorizon recommandĂ© |
RĂšgle des 4 % classique | 4 % | Oui | Moyenne Ă bonne | Faible | â 30 ans |
Taux plus prudent (3â3,5 %) | 3,0â3,5 % | Oui | Plus Ă©levĂ©e | Faible | Longue (35â40 ans) |
Pourcentage fixe (sans ajustement) | 3â4 % | Non | TrĂšs robuste si faible | Moyenne | Moyenne Ă longue |
Stratégie dynamique / adaptative | Variable | Oui | Haute | Haute | Tous horizons |
Retrait plancher / plafond modulĂ© | 3,5 % â plafond max | Oui | Moyenne | ModĂ©rĂ©e | Toute retraite |
Recommandations finales pour un investisseur éclairé
- La rĂšgle des 4 % doit ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme un outil de planification, et non comme une loi absolue.
- Il est prudent de partir sur une base plus modérée (3 à 3,5 %) dans un contexte de rendements faibles.
- PrĂ©voir la flexibilitĂ© : ĂȘtre capable de rĂ©duire les retraits en pĂ©riode difficile ou de les ajuster selon la valeur du portefeuille.
- Effectuer des simulations (« back-testing ») pour vĂ©rifier la rĂ©sistance du plan face Ă des crises historiques ou scĂ©narios extrĂȘmes.
- Ne pas compter uniquement sur le portefeuille : diversifier les revenus (immobilier, rente, actifs liquides) pour limiter la pression sur les retraits.
- Mettre Ă jour rĂ©guliĂšrement le plan, comme on rĂ©ajuste une stratĂ©gie dâinvestissement selon lâĂ©volution des marchĂ©s, de lâĂąge, des besoins et des conditions Ă©conomiques.

La rÚgle des 4 % face aux autres stratégies financiÚres
La rĂšgle des 4 % sâinscrit dans un ensemble plus large de stratĂ©gies de gestion et dâindĂ©pendance financiĂšre. Elle est notamment au cĆur du mouvement FIRE (Financial Independence, Retire Early), un courant venu des Ătats-Unis qui prĂŽne une Ă©pargne trĂšs Ă©levĂ©e â parfois jusquâĂ 50 % des revenus â pour accumuler rapidement un capital permettant de vivre uniquement de ses retraits. Dans ce modĂšle, la rĂšgle des 4 % sert de repĂšre pour estimer le capital nĂ©cessaire : par exemple, disposer de 25 fois ses dĂ©penses annuelles (car 1 Ă· 0,04 = 25) permettrait thĂ©oriquement de subvenir Ă ses besoins sans revenu dâactivitĂ©.
Ă cĂŽtĂ© de cette approche centrĂ©e sur le patrimoine, dâautres mĂ©thodes visent Ă Â structurer la gestion quotidienne des revenus. La rĂšgle des 50/30/20, popularisĂ©e par lâĂ©conomiste amĂ©ricaine Elizabeth Warren, recommande dâallouer : 50 % des revenus aux besoins essentiels (logement, alimentation), 30 % aux envies personnelles, et 20 % Ă lâĂ©pargne ou au dĂ©sendettement. Elle sert souvent de cadre dâĂ©quilibre budgĂ©taire avant mĂȘme dâaborder les placements.
Enfin, le frugalisme, philosophie proche du FIRE mais plus ancrée dans la simplicité volontaire, consiste à réduire durablement les dépenses pour gagner en liberté financiÚre. Cette approche repose moins sur la performance des investissements que sur la maßtrise des besoins et des habitudes de consommation.
En somme, la rĂšgle des 4 % est complĂ©mentaire de ces autres stratĂ©gies : elle offre une mĂ©thode de dĂ©caissement raisonnĂ© pour ceux qui ont dĂ©jĂ constituĂ© leur capital, tandis que le FIRE, la rĂšgle des 50/30/20 ou le frugalisme sâintĂ©ressent davantage Ă la constitution et Ă la gestion de ce capital en amont.

Conclusion
La rĂšgle des 4 % reste une rĂ©fĂ©rence majeure dans le monde de la retraite individualisĂ©e. Elle offre un repĂšre simple pour calibrer les retraits dâun portefeuille tout en visant la pĂ©rennitĂ© du capital. Toutefois, elle nâest pas une panacĂ©e : ses hypothĂšses sont fortes, son efficacitĂ© dĂ©pend fortement du contexte de marchĂ©, et elle demande des ajustements prudents. Pour tout investisseur sĂ©rieux, lâenjeu consiste Ă adapter la rĂšgle aux contraintes locales (rendement escomptĂ©, fiscalitĂ©, horizon, volatilitĂ©) plutĂŽt que de la suivre aveuglĂ©ment. En combinant rigueur, simulations et flexibilitĂ©, il devient possible dâutiliser la rĂšgle des 4 % comme une boussole utile â sans se reposer exclusivement sur elle.
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Ă propos de lâauteur
Jonathan Dhiver
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