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Impôt sur la Fortune Improductive : Le nouvel IFI 2025

Depuis fin octobre 2025, l'Impôt sur la Fortune Improductive n'est encore, en pratique, qu'un dispositif voté à l'Assemblée nationale dans le cadre du projet de loi de finances pour 2025, dont l'entrée en vigueur effective est annoncée pour l'année fiscale 2026, sous réserve du terme du processus législatif et de la promulgation de la loi. En attendant, pour le patrimoine détenu au 1er janvier 2025, c'est toujours l'IFI actuel qui s'applique. Le gouvernement souhaite, avec ce nouvel impôt, recentrer l'imposition sur les actifs considérés comme peu ou non contributifs à l'économie réelle : certains biens immobiliers, une partie de l'épargne financière, des contrats d'assurance-vie, les cryptoactifs et divers biens de luxe.

Un changement d'esprit : Du patrimoine immobilier à la fortune " improductive "
Le dispositif, qui succède à l'Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI) instauré en 2018, vise à imposer le patrimoine improductif net des dettes. La notion d'" improductivité " est élargie à des catégories d'actifs jugés peu ou non contributifs à l'économie réelle : certains biens immobiliers, une partie de l'épargne financière, les cryptoactifs et des biens de luxe. L'objectif politique affiché est d'inciter les contribuables les plus aisés à orienter davantage leur patrimoine vers l'" économie réelle " (entreprises, activités professionnelles, logements loués durablement), plutôt que vers des placements jugés trop peu utiles au financement de l'activité.
Les grandes lignes du dispositif 2025
Le nouvel Impôt sur la Fortune Improductive, tel qu'adopté à l'Assemblée nationale fin octobre 2025, introduit plusieurs évolutions majeures par rapport à l'ancien IFI :
- L'IFI devient Impôt sur la Fortune Improductive (changement de nom et de logique : de l'immobilier vers l'improductif) ;
- Le seuil d'entrée, initialement proposé à 2 millions d'euros, a été finalement maintenu à 1,3 million d'euros de patrimoine net taxable, comme pour l'IFI actuel ;
- Le barème progressif (0,5 % à 1,5 %) serait remplacé par un taux unique de 1 % appliqué sur la fraction de patrimoine net taxable au‑delà de 1,3 million d'euros ;
- L'assiette est élargie à l'ensemble des actifs jugés improductifs :
- biens immobiliers non affectés à une activité professionnelle ou à certaines formes de location " productive ",
- liquidités et placements financiers peu investis dans l'économie réelle (comptes courants, livrets, dépôts, certaines obligations, etc.),
- contrats d'assurance-vie, en particulier les fonds en euros, lorsque les sommes ne sont pas investies en unités de compte orientées vers l'économie productive,
- actifs numériques (cryptomonnaies, tokens, etc.),
- biens meubles de valeur (œuvres d'art, bijoux, voitures ou véhicules de collection, yachts, jets privés, etc.).
- Les biens qualifiés de " productifs " (notamment ceux affectés à une activité professionnelle ou à des investissements jugés favorables à l'économie réelle) demeureraient exonérés ;
- Une exonération incitative est prévue pour certains logements loués à des conditions sociales (loyers modérés, bail de durée minimale) et énergétiquement performants ;
- L'abattement traditionnel de 30 % sur la résidence principale serait supprimé et remplacé par un abattement fixe de 1 million d'euros que le foyer pourrait appliquer à sa résidence principale ou, au choix, à un autre bien immobilier (par exemple une résidence secondaire de plus forte valeur).
Tableau comparatif : ancien IFI vs nouvel IFI 2025
Rubrique | IFI d'origine (2018) | Nouvel impôt sur la fortune improductive (dispositif voté fin 2025) |
Objet | Imposition du patrimoine immobilier net des dettes | Imposition du patrimoine improductif net des dettes |
Seuil d'assujettissement | 1 300 000 € | 1 300 000 € (après abandon du seuil de 2 M€ initialement envisagé) |
Base imposable (assiette) | Biens et droits immobiliers détenus directement ou indirectement au 1er janvier (immeubles bâtis et non bâtis, parts de sociétés immobilières, etc.) | Ensemble des biens et droits qualifiés d'" improductifs ", incluant notamment : - biens et droits immobiliers bâtis et non bâtis ne répondant pas aux critères de productivité (par exemple, certains logements non loués ou loués à des conditions non conformes aux critères sociaux et énergétiques) - sommes, rentes et valeurs de contrats d'assurance-vie considérées comme peu investies dans l'économie réelle, en particulier les fonds en euros - liquidités et placements financiers assimilés (comptes courants, livrets, dépôts, certaines obligations, etc.) - actifs numériques (cryptomonnaies, tokens, etc.) - biens meubles corporels de grande valeur (œuvres d'art, bijoux, véhicules de collection, yachts, jets, etc.) |
Biens exclus de l'assiette | Biens immobiliers affectés à l'activité professionnelle du redevable Titres de sociétés opérationnelles dont les biens immobiliers sont affectés à l'exploitation | Biens " productifs ", c'est-à-dire affectés à une activité économique réelle (agricole, commerciale, industrielle, artisanale ou libérale) ou répondant aux critères fixés par la loi (notamment certains logements loués durablement et à loyers socialement encadrés). Un abattement fixe de 1 M€ est applicable à un bien immobilier au choix du contribuable (résidence principale ou autre bien). |
Déduction des dettes | Déductibles si elles existent au 1er janvier et sont directement liées à un bien imposable | Principe similaire, mais limité aux dettes afférentes à des biens qualifiés d'" improductifs ", dans la logique du nouveau champ de l'impôt |
Taux d'imposition | Barème progressif à partir de 1,3 M€ (0,5 % à 1,5 %) | Taux unique de 1 % sur la fraction de la valeur nette taxable du patrimoine excédant 1,3 M€ |
Exonérations principales | Biens professionnels ou affectés à une activité économique réelle Forêts et bois sous conditions Abattement de 30 % sur la résidence principale | Biens productifs (mêmes grands principes : actifs affectés à une activité économique réelle, participations dans des entreprises, etc.) Exonérations ciblées pour les logements loués à long terme dans des conditions sociales et énergétiquement performantes Abattement fixe de 1 M€ sur un bien immobilier au choix |
Traitement de la résidence principale | Abattement de 30 % sur la valeur | Disparition de l'abattement de 30 % au profit d'un abattement forfaitaire de 1 million d'euros applicable à la résidence principale ou à un autre bien immobilier choisi par le foyer |
Une assiette élargie à tous les actifs jugés " improductifs "
L'assiette du nouvel IFI (impôt sur la fortune improductive), telle que votée à l'Assemblée nationale, s'étend désormais, sur le principe, à une grande variété de biens et de placements. Outre les biens immobiliers non productifs, seraient ainsi visés :
- Les sommes d'argent et liquidités conservées sur les comptes courants, livrets et dépôts qui ne participent que marginalement au financement direct de l'économie ;
- Les valeurs de contrats d'assurance-vie, en particulier les fonds en euros, lorsque ces placements ne sont pas investis en unités de compte orientées vers des entreprises, des projets productifs ou l'économie réelle ;
- Les actifs numériques tels que les cryptomonnaies et autres jetons numériques ;
- Les biens meubles de valeur : œuvres d'art, bijoux, véhicules de collection, yachts, jets privés, etc.
À l'inverse, les biens dits " productifs " resteraient exclus de l'assiette : il s'agit, dans la philosophie du texte, des actifs affectés à une activité économique réelle (professionnelle, agricole, industrielle, commerciale, artisanale ou libérale), ainsi que des participations dans des entreprises ou supports d'investissement clairement identifiés comme contribuant au financement de l'économie réelle.

Une fiscalité simplifiée
Le dispositif voté substitue au barème progressif de l'ancien IFI un taux unique de 1 %, appliqué sur la fraction du patrimoine net taxable supérieure à 1,3 million d'euros. Cette simplification vise à rendre la fiscalité plus lisible, en concentrant l'effort sur la définition de l'assiette (ce qui est " improductif " ou non) plutôt que sur la complexité du barème. La progressivité reste assurée par le seuil d'entrée et par le fait que seul le patrimoine net excédant 1,3 million d'euros est taxé.
Des exonérations incitatives
Le dispositif introduit plusieurs mesures phares d'allégement, destinées à orienter les comportements patrimoniaux :
- Abattement immobilier de 1 million d'euros : le foyer peut l'appliquer à la résidence principale ou, de façon plus souple, à tout autre bien immobilier de son choix (résidence secondaire, par exemple), ce qui permet une optimisation plus fine de la déclaration selon la composition du patrimoine ;
- Logements loués à des conditions sociales et énergétiquement performantes : ces biens bénéficieraient d'une exonération incitative, afin de soutenir simultanément la transition énergétique du parc résidentiel et l'accès à un logement abordable. Les critères précis (durée minimale de bail, niveau de loyer, classe énergétique, etc.) doivent toutefois être clarifiés par les textes d'application.
Déduction des dettes : mêmes principes, champ limité
Les dettes déductibles restent, en principe, celles existant au 1er janvier, à condition qu'elles soient liées à un bien imposable. Mais, conformément à la logique du nouvel impôt, seules les dettes afférentes à des biens qualifiés d'improductifs seraient effectivement prises en compte dans le calcul du patrimoine net taxable. Les dettes relatives à des biens productifs ou à des actifs exclus de l'assiette ne pourraient donc pas être imputées.
Une transition en attente de précisions législatives
Si l'Assemblée nationale a adopté fin octobre 2025 le principe de l'impôt sur la fortune improductive, le parcours législatif n'est pas totalement achevé. Le Sénat a, de son côté, proposé une version sensiblement différente, notamment avec un seuil d'assujettissement relevé à 2,57 millions d'euros et une exclusion plus large de l'immobilier locatif. Le va‑et‑vient entre les deux chambres, puis la rédaction finale dans la loi de finances, peuvent donc encore faire évoluer :
- la définition exacte des actifs improductifs ;
- le niveau du seuil d'entrée et certaines modalités de calcul de l'assiette ;
- les critères d'exonération applicables aux logements loués ;
- les modalités de déclaration, de valorisation et de contrôle des différents biens ;
- ainsi que le calendrier précis d'entrée en vigueur, aujourd'hui annoncé pour l'année fiscale 2026 (patrimoine détenu au 1er janvier 2026), l'IFI actuel demeurant applicable au titre de l'année 2025.
Ces précisions seront déterminantes pour la mise en œuvre concrète du nouvel impôt et pour la stratégie patrimoniale des contribuables concernés.
En résumé
Éléments clés | Ancien IFI (2018) | Nouvel impôt sur la fortune improductive (dispositif voté fin 2025) |
Seuil | 1,3 M€ | 1,3 M€ (susceptible d'évoluer selon l'issue du débat entre Assemblée nationale et Sénat) |
Taux | Progressif (0,5–1,5 %) | Taux unique de 1 % |
Assiette | Immobilier uniquement | Ensemble des actifs jugés improductifs : certains biens immobiliers, liquidités, une partie de l'assurance-vie (notamment les fonds en euros), cryptoactifs, biens de luxe, etc. |
Exonérations | Abattement de 30 % résidence principale | Abattement forfaitaire de 1 M€ sur un bien immobilier au choix ; exonérations pour les biens productifs et pour certains logements loués à des conditions sociales et énergétiquement performantes |
Nouvelle mesure | – | Recentrage sur l'" improductif ", élargissement de l'assiette à l'épargne peu investie dans l'économie réelle, souplesse accrue sur le choix du bien bénéficiant de l'abattement immobilier |
À retenir
Le futur Impôt sur la Fortune Improductive, dans la version votée à l'Assemblée nationale, conserve le seuil d'assujettissement de 1,3 million d'euros, remplace le barème progressif par un taux unique de 1 %, et élargit son assiette à l'ensemble des actifs jugés improductifs, au‑delà du seul immobilier. Il reconfigure en profondeur le traitement de l'immobilier résidentiel, en supprimant l'abattement de 30 % sur la résidence principale au profit d'un abattement forfaitaire de 1 million d'euros sur un bien au choix, et introduit des exonérations ciblées en faveur des logements loués à vocation sociale et écologique. Reste désormais à attendre la version définitive de la loi de finances et ses textes d'application pour confirmer le périmètre exact de cet impôt, ses modalités pratiques et son entrée en vigueur effective.
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